La première reconstruction de Pinon  

    

   Évacués manu militari vers la Belgique par les occupants allemands en mars 1917, les habitants de Pinon commencent à revenir au pays dès 1919. Mais ils retrouvent un village entièrement détruit. Dès que possible, les élus se réunissent dans une baraque, comme ils peuvent, pour faire le point de la situation et prendre les premières mesures qui s'imposent.

Devant l'ampleur du désastre, dès leur première réunion, sur la proposition du maire M Vairon ils envisagent le déplacement du village comme le montre ce compte rendu du conseil municipal dont on n'a pas la date exacte; mais on sait que celle qui suit s'est tenue le 14 septembre 1919.  . 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici en rouge le lieudit proposé pour reconstruire le centre du nouveau village.

 

On souhaite ainsi se rapprocher de la gare et du canal de l'Oise à l'Aisne.

 

 

 

 

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Les baraquements

 

Georges Leroy raconte le retour au village de ses parents en 1919

      Sur cette photo, on voit le grand père de Georges devant les communs du château en ruines.

    Il pose devant une machine "moderne" qui va lui permettre de remettre les terres en culture.


        Voici une photo qui présente la baraque qui servait d'église. Elle fut offerte par le CARD ( Comité Américain pour les Régions Dévastées) en 1920 ainsi que le campanile qui portait une cloche.

 

       Cette cloche est encore là. Elle a été remise en état par les services techniques de la commune et est conservée dans la salle du premier étage de la Mairie.

Cliquer sur les photos prises avant restauration pour lire la plaque qui indique son origine.


 

 

Ce foyer, construit "en dur" est aussi une dotation de Card.

 

       Fondé en 1917 par une riche américaine (Anne Morgan) et une femme médecin (Anne Murray Dike) le CARD était basé au château de Blérancourt d'où il conduisait des actions médicales et sanitaires en direction des villes et villages sinistrés.

 

       Après la guerre, le CARD poursuivit son action en participant activement à la reconstruction et en venant en aide aux habitants. 

 

 


Des constructions en dur du nouveau village

 

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   Dès 1922, La Princesse de Poix fait construire au lieudit "les noires épines" un ensemble de 5 maisons, composée chacune de deux logements mitoyens. 

   Deux sont encore en place, 3 ont été bombardées en 1940 et reconstruites dans un style très différent: c'est la Cité de la Princesse.

    En 1924 ces maisons ont été louées à la toute récente porcelainerie installée près de la gare pour y loger des ouvriers. 

  

 

 

A proximité de l'église, il a été construit un alignement de cinq maisons en pierre, constructions dites "semi-provisoire".

    On peut les apercevoir sur ces deux photographies. Celle de gauche date d'avant 1938 car on ne voit pas la statue du christ rédempteur qui fut été érigée en 1938. Celle de droite est donc postérieure à cette date.

  Ces maisons constituaient la " cité Vairon" qui fut détruite en 1953-1954.



La quartier de la gare

 

       Si la gare, relativement épargnée par les bombardements, fut assez rapidement remise en état; il n'en a pas été de même pour les voies de circulation et canal puisqu'il aura fallu attendre le 28 novembre 1931 pour qu'il soit rendu à la navigation (avec un système de halage par petit train électrique.)

       Avant qu'un nouveau pont métallique permettant la liaison Pinon  Anizy, fut construit, il fallait emprunter un pont provisoire en bois. 

      Entièrement détruite, la sucrerie ne fut jamais reconstruite. On peut raisonnablement penser que sans le canal, sans les rails il lui aurait été difficile de fonctionner normalement.

 

Voir les photos ci-dessous.

 

 

 

 

   Cliquer sur cette photo aérienne pour l'agrandir et voir l'état de la reconstruction du quartier de la gare en 1931 


Les usines

 

 A)  LES ÉTABLISSEMENTS MENNESSON qui produisent des graines de céréales, de betteraves sucrières et fourragères s'installent en face de la gare.

 

 B) LA PORCELAINERIE ÉLECTRIQUE DE PINON

           En janvier 1922, la Princesse de Poix a vendu à la Compagnie Céramique Française un terrain d'environ trois hectares, ayant un raccordement direct à la ligne de chemin de fer,  situé au lieu dit "Le bosquet de la Marigonde". Il y fut construit une usine appartenant à la Société Anonyme Porcelainerie Électrique de Pinon.

         On y fabriquait des objets en porcelaine notamment des objets entrant dans la dénomination générale de l'appareillage électrique et plus spécialement des 'isolateurs.

        Mais cette usine ne fonctionna que quelques années;

 

C) En 1932, la porcelainerie fut rachetée par la SOCIÉTÉ SCHWARTZ HAUMONT.

 

Ce fut là un tournant déterminant pour la commune puisque la vie et les transformations du village allaient être directement liées au développement de cette entreprise.            


 

       

       Georges Leroy se souvient d'avoir surpris une conversation entre son père alors Maire de Pinon et des représentants de Schwartz Haumont.

        C'était en tout début des années 1930.

 

 

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L'école de plein air

 

          Le château ayant été entièrement détruit, contrairement à d'autres [Voir l'ouvrage de F Eck et M Saguez], les  propriétaires du Domaine de Pinon firent le choix de ne pas les reconstruire.        .

 

    Comme le présente cet encart extrait du "grand Echo du Nord de la France" du 13 septembre 1934, ils créèrent dans leur forêt, pas très loin de la gare , une Ecole de Plein Air [la localiser].

 

     Peut-être par nostalgie, on appela cet établissement: " Le château"

 

       Créées à la fin du XIXème siècle, les écoles de plein air s'inscrivent alors dans un mouvement hygiéniste. Le but est d’offrir, si possible toute l’année, des soins de climatothérapie et des exercices physiques, associés à un enseignement rénové, dans un cadre architectural adapté. Il s'agit de proposer des cures d’air et de soleil essentiellement pour prévenir ou traiter la tuberculose qui fait des ravages.

         La période allant des années 1930 aux années 1950 est considérée comme l'apogée de ces établissements.

[Lire cet article extrait d'un journal daté de 1934]

 

 

Cliquer sur les photos ci-dessous pour les agrandir.

 

 

 

     Voici une photo aérienne de 1949 prise par l'IGN qui montre l'Ecole de Plein Air telle qu'elle était à cette date.

 

     On remarquera la présence de nombreux impacts de bombe. Ils correspondent au bombardement américain qui a eu lieu en  1944 et qui visait le pont de chemin de fer au dessus du canal. Toutefois, nous savons que l'objectif n'a pas été atteint.

 

      Il n'est par contre, pas impossible, que l'école de plein air ait été touchée.




La briqueterie

 

   

     

Sur cette photo aérienne de l'IGN, prise en 1956, on voit que la  briqueterie, démolie au début des années 1960 était encore en place.  (cliquez pour agrandir).

      Notez que le tunnel qui, passant sous la route de Soissons, permettait d'approvisionner  la briqueterie en argile est toujours là.

Cliquez sur la photo pour l'agrandir 

 

        Il y avait aussi à Pinon, une briquèterie, installée de part et d'autre de la route de Soissons, juste avant d'arriver au niveau du cimetière.

        On estime qu'elle joua un rôle important au moment de la première reconstruction du village. Sa présence explique qu'aux maisons exclusivement en pierre d'avant 1914 ont succédé des maisons en briques et des maisons utilisant à la fois la pierre et la brique, comme c'est le cas pour la nouvelle mairie, la nouvelle école et la maison appelée dans les années 30 "villa St Eucher" appartenant aujourd'hui à la famille Deleau.